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Notre souci est de réparer, de prévenir et dénoncer, de faire en sorte que l'histoire ne se répète pas en fil continu:

 Article du magazine VIVA du 27 novembre 2013

L’association Allô amiante tire la sonnette d’alarme

Bien qu’interdit depuis 1997, l’amiante continue à faire des victimes », alerte Georges ­Arnaudeau, président d’Allô amiante et ancien responsable de la coordination amiante de l’Union des mutuelles de cheminots et des personnels du groupe Sncf (Umcpg). Aujourd’hui encore, l’amiante est ­responsable de plus de 3 000 décès par an en France.« Les cheminots sont plus que jamais concernés. Chez eux, le nombre de cancers broncho-pulmonaires ou de cancers de la plèvre demeure élevé », constate-t-il.

L’ancien président de la Mutuelle des cheminots Aquitaine - Poitou-Charentes dresse un tableau bien noir de « l’après-amiante » à la Sncf : « Il y a deux aspects : la réparation et la prévention. Côté réparation, la Sncf a décidé arbitrairement que seuls les agents travaillant dans la maintenance du matériel roulant avaient été exposés. Résultat, nous avons toutes les peines du monde à faire reconnaître l’exposition de ceux qui n’ont pas travaillé dans ce secteur, comme les conducteurs ou les électriciens. »

Côté prévention, poursuit-il,« c’est pire, le suivi professionnel est insuffisant. Les salariés exposés à l’amiante ne passent pas toujours de scanner, devenu l’examen de référence, car il permet de dépister des signes de maladies causées par l’amiante… A la place, l’entreprise les pousse plutôt à passer une simple radio ».

Le président d’Allô amiante expose le cas de l’infrapôle d’Athis-Mons, dans l’Essonne, où le désamiantage est officiellement terminé, mais dont des matériaux encore en usage contiennent de l’amiante.

En juillet 2013, l’inspection du travail a repéré dans cette entreprise de nombreuses insuffisances : certains agents restaient exposés aux poussières d’amiante, en particulier les agents caténaires et ceux du service électrique (SE). Selon elle, l’infrapôle n’a pas évalué les risques d’exposition : « Aucune mesure de prévention n’a été mise en œuvre pour les agents SE. »

Concernant les agents caténaires, la direction a identifié des risques en 2009, mais les salariés n’auraient pas été suffisamment informés, et les lieux exposés pas identifiés précisément. En outre, aucune mesure de prévention collective n’aurait été prise.« Les agents des équipes SE ignoraient la présence d’amiante sur les matériaux, tandis que les agents caténaires en avaient été avertis plus ou moins », indique l’inspection du travail.

« Je suis persuadé que si des agents du SE contractaient un cancer, leur maladie ne serait pas reconnue comme ayant été causée par l’amiante, parce qu’ils ne sont pas considérés par la Sncf comme une population exposée », affirme Georges Arnaudeau. Il ajoute : « Il reste des centaines de locomotives et de bâtiments Sncf à désamianter. » Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (Inrs), 200 000 tonnes d’amiante et plus de 20 millions de tonnes de Fibrociment sont encore réparties sur le territoire français.

L’importance de la prévention

A l’infrapôle d’Athis-Mons, la Sncf devrait rectifier le tir. Mais pour Georges Arnaudeau,« c’est une situation inadmissible. Les entreprises comme la Sncf ou Edf doivent prendre conscience de l’importance de la prévention ». Au lieu de « réparer, d’indemniser systématiquement à l’amiable pour éviter les procès », la Sncf devrait « mieux reconnaître les cas d’exposition, et prendre de réelles mesures de prévention ».

Depuis 1997, Allô amiante rêve d’un procès pénal contre les employeurs fautifs (dont la Sncf), qui seraient jugés en tant qu’entités morales : « C’est peut-être le seul moyen de donner un coup de pied dans la fourmilière et d’actionner le levier de la prévention. » nF. S.

 

 

SNCF rien n'est réglé !
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Tag(s) : #actualité
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